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Niché au fond de la cour d’un immeuble parisien,
encadré par les hauts
murs des bâtiments voisins, l’ancien atelier de confection n’avait pas
tous les atouts pour séduire de nouveaux acquéreurs. C’est grâce aux
propositions de transformations de l’architecte Isabelle Denoyel que les
nouveaux propriétaires ont été convaincus du potentiel du lieu. Doté
d’une seule façade, le bâtiment est distribué sur deux niveaux, un rez-
de-chaussée et un sous-sol, ce dernier disposant de la plus grande
surface tout en étant dépourvu de lumière du jour. En outre, la surface
globale est jugée insuffisante par les nouveaux propriétaires. Le projet
est donc guidé par deux contraintes : agrandir et faire entrer davantage
de lumière naturelle. L’extension du rez-de-chaussée sur la cour n’étant
pas envisageable, l’architecte propose une surélévation dans le respect
des règles d’urbanisme qui imposent de ne pas dépasser la hauteur de
faîtage de la toiture existante. Un casse-tête résolu par Isabelle Denoyel
qui imagine un étage imbriqué dans le volume du rez-de-chaussée, calé
au fond du bâtiment, et pourvu d’une toiture à contresens. De l’extérieur,
on ne distingue que sa façade de faible hauteur, habillée de tôle ondulée
et animée de nombreux percements. Son point le plus haut correspond
au faîtage de sa toiture dont la pente est inclinée vers le fond de la cour.
Une surface de 45 m
2
est ainsi additionnée aux 50 m
2
du rez-de-chaus-
sée et aux 75 m
2
du sous-sol.
Pour résoudre les problèmes de lumière naturelle, l’architecte propose
dans un premier temps de créer deux verrières de toiture, l’une à l’avant
du bâtiment, l’autre calée au fond, au droit des deux escaliers menant
respectivement à l’étage et au sous-sol. Dans un second temps, elle
intervient sur l’agencement intérieur pour favoriser la circulation de cette
nouvelle lumière. Ainsi, le plancher du rez-de-chaussée est ouvert d’une
grande trémie offrant à la lumière zénithale un chemin vers le niveau
inférieur. La transparence est partout favorisée : les garde-corps sont en
verre, comme le cloisonnement de la cuisine implantée entre le vide du
séjour et l’escalier d’accès à l’étage. La lumière de la grande verrière
est la seule qui parvient au sous-sol, et tout est pensé pour en faciliter
la diffusion. Ainsi, le cloisonnement de la chambre se compose en partie
de panneaux pivotants, laissant la lumière circuler lorsqu’ils sont ouverts
mais capables d’occulter la pièce en position fermée. Une grande porte
sur pivot, réalisée avec un panneau de polycarbonate translucide, donne
accès à la salle de bains, cette dernière étant équipée d’une vaste cabine
de douche qui bénéficie d’un second jour grâce à sa cloison translucide,
également en polycarbonate. Au rez-de-chaussée, la façade d’origine
est en partie occultée pour préserver l’intimité mais reste dotée de deux
grandes baies coulissantes à galandage et de fenêtres hautes permet-
tant à la lumière d’atteindre le fond de la pièce.
Discret triplex
À la recherche de la lumière
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