Lofts & agencements contemporains Editions Massin - page 10

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Faute de trouver le terrain pour construire
la maison dont son épouse et
lui-même rêvent pour leur famille, l’architecte Christophe Peoc’h jette en
1998 son dévolu sur une maison située dans un ancien quartier ouvrier
de Rennes, très abordable malgré la proximité avec la gare. Distribuée
sur trois niveaux et disposant d’un jardin exposé plein sud, la maison sa-
tisfait aux exigences de ces jeunes parents de deux enfants. Une dizaine
d’années plus tard, le besoin d’espace ressenti par toute la famille remet
le projet de construction d’actualité, sachant que l’intégration dans le
quartier est telle que personne ne désire s’en éloigner. Les choses ont
néanmoins changé, car le secteur est désormais très prisé et y trouver
un terrain à bâtir se révèle mission impossible. Décision est alors prise
de restructurer les 120 m
2
de la maison existante et de leur additionner
100 m
2
, extension qu’autorise la surface de la parcelle. L’ampleur de la
restructuration envisagée est telle que la maison doit être entièrement
vidée de son contenu pendant les 8 mois que vont durer les travaux. En
effet, seule la façade sur rue est maintenue, la façade sur jardin étant
démolie, et l’ensemble du bâtiment évidé. Seul le plancher haut du rez-
de-jardin est conservé, en particulier pour la fonction structurelle qu’il
assure. Pour parfaire la compréhension du projet, il convient de préciser
que le rez-de-chaussée côté rue correspond au 1
er
étage côté jardin.
C’est une ossature bois qui vient structurer le vide intérieur de l’ancienne
maison, distribuant quatre niveaux d’habitation. L’entrée s’effectue côté
rue par le rez-de-chaussée, principalement occupé par l’espace parental
réunissant chambre, salle de bains et dressing. Un escalier en chêne
clair permet d’accéder d’une part au niveau inférieur, c’est-à-dire le rez-
de-jardin où se situent les espaces de vie commune, et d’autre part au
niveau supérieur, c’est-à-dire à la fois 1
er
étage côté rue et 2
e
étage côté
jardin. Côté rue, la façade d’origine est en partie couverte d’un bardage
en zinc qui intègre sa surélévation d’environ un mètre et se prolonge en
toiture. Côté jardin, la façade affiche la même rigueur un peu flamande,
prenant appui sur l’horizontalité volontairement appuyée de l’extension
du rez-de-jardin. Cette dernière est largement ouverte sur le jardin grâce
à sa façade vitrée, les entrées de lumière et de chaleur étant maîtrisées
par des persiennes extérieures coulissantes. Ces mêmes persiennes ani-
ment également la façade du 1
er
étage côté jardin (soit l’étage parental),
toutes les fenêtres disposant en outre de volets intérieurs. Réalisés en
médium, ces derniers occultent la lumière en affichant leur aplat coloré
côté jardin, et disparaissent derrière les doublages intérieurs. L’exten-
sion est couverte aux deux tiers d’une toiture végétalisée composée de
sedums, le tiers restant par un platelage en bois.
Maison couronnée
Une apparente simplicité
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