Mystères du vieux Paris Editions Massin - page 4

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«Nous sommes arrivés dans la cour de la Conciergerie.
La vue de ce grand escalier, de cette noire chapelle,
de ces guichets sinistres, m’a glacé. »
Victor Hugo,
Le Dernier Jour d’un condamné
(1829).
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La Conciergerie
La Terreur au pouvoir
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Ouvrant à l’est sur le boulevard du Palais et longeant au nord le
quai de l’Horloge, l’actuel palais de justice de Paris recouvre plus
ou moins ce qu’on appelait « le Palais » au Moyen Âge, la résidence
royale, dont il reste quatre grosses tours et, à l’intérieur, plusieurs
salles gothiques. Une grande partie de ces bâtiments, prenant le
nom de Conciergerie, fut transformée en prison à partir de 1370 et
le demeura jusqu’en 1934.
Une prison
redoutable
Certains des prisonniers ont gravé leur nom dans l’histoire. Ainsi,
on se souvient de Ravaillac, qui assassina Henri IV le 14 mai 1610,
de Cartouche, brigand habile et séduisant, qui fut roué vif en
novembre 1721, et de la comtesse de La Motte-Valois, voleuse et
intrigante, qui déclencha le fameux scandale du collier de la reine
en mai 1786. D’autres détenus ont été impliqués dans de graves
affaires politiques, tels le chouan royaliste Cadoudal en 1804 et le
maréchal Ney, rallié à Napoléon en 1815. D’autres, moins illustres,
ont marqué le lieu de leur personnalité singulière, comme ce dandy
assassin nommé Lacenaire qui, guillotiné le 9 janvier 1836 vêtu de
sa seyante redingote bleue, fut surnommé « l’élégant criminel », ou
ce militant anarchiste connu sous le pseudonyme de Ravachol qui, le
11 juillet 1892, s’avança vers le bourreau en entonnant la chanson
la plus subversive de son répertoire.
Parmi les épisodes rocambolesques, retenons l’évasion du comte
de Lavalette. Condamné à mort après les Cent-Jours, il attend dans
sa cellule l’exécution de la sentence quand il reçoit la visite de sa
femme et de sa fille, le 20 décembre 1815.
1
er
arrondissement
1,2,3 5,6,7,8,9,10,11,12,13
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