Paris rive gauche Editions Massin - page 5

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Le palais du Luxembourg
Bâti à la demande d’une reine de France qui
n’a pas oublié ses origines florentines, ce
palais porte le nom de Luxembourg pour la
seule raison que le domaine qui l’a précédé
sur ce même terrain appartenait à François
de Piney, duc de Luxembourg. Marie de
Médicis s’adresse à l’architecte Salomon de
Brosse pour se faire construire, à partir de
1615, une demeure digne de son statut de
Régente et capable d’accueillir également
son fils aîné, le jeune roi Louis XIII.
Resté dans la famille royale jusqu’à la Révo-
lution, le palais est transformé en prison
sous la Terreur, avant que le Directoire s’y
installe. Finalement, en 1799, le Sénat y
établit son siège et cette attribution n’a pas
changé depuis cette date. Les grandes toiles
de Rubens qui décoraient les appartements
de Marie de Médicis ont alors été trans-
portées au musée du Louvre, tandis que de
nouvelles peintures étaient réalisées spé-
cialement par Eugène Delacroix. Une galerie
ornée des douze signes du zodiaque peints
vers 1640 par Jordaens sert actuellement de
bibliothèque. Le 14 octobre 1750, elle a été
ouverte aux visiteurs qui pouvaient y admirer
une centaine de tableaux tirés des collections
royales et signés Léonard de Vinci, Raphaël,
Rembrandt, Rubens, Poussin, etc. Un demi-
siècle avant la création du musée du Louvre,
c’est la première fois en Europe que des ama-
teurs d’art avaient ainsi la possibilité d’accé-
der à des chefs-d’œuvre de la peinture.
Il n’est donc pas étonnant que le palais du
Luxembourg ait ensuite maintenu une tradi-
tion dans ce domaine. En 1818, un musée d’art
contemporain – notion nouvelle à l’époque –
y ouvre ses portes et, remanié plusieurs fois,
subsiste jusqu’en 1937. Depuis l’an 2000, le
Sénat a repris la gestion de ce lieu et pré-
sente régulièrement de grandes expositions,
souvent liées à l’art italien, en hommage à la
reine Marie de Médicis dont les goûts et les
choix ont marqué ce palais.
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